Aller au contenu principal

Poésie en Cotentin

Compte rendu

Le WE fut si agréable que nous ne résistons pas à mettre un second compte-rendu de notre brillante inspirée Sylvie!

Cinq années après la découverte du cap de la Hague, me voici de retour dans le

Cotentin au détour d’un séjour organisé par Freddo, Dérailleur de l’Antenne de Paris.

Pour l’occasion il nous avait dégoté un emplacement de charme au camping de

l’Anse de la Brick qui mérite amplement le 5 étoiles, mon général, vue les prestations

offertes et nous nous souviendrons que la paire gagnante 99/100 offre un panorama

dégagé sur le phare et l’Anse de la colline « qui ne tombe pas à pic » mais « dans

la mer » dixit un lointain parent viking qui était venu là pour chasser la baleine

normande et s’échoua, histoire d’en rire, sur une plage qui, à l’époque, ne valait pas

un kopeck. Donc comme ce valeureux oncle de Norvège, Freddo, notre corsaire

bien aimé, né à quelques encablures de la Valette -mais non maltais- nous offrit un

périple de premier choix dans les contrées de son enfance qui, à coup sûr, ont vu

ses premiers poils s’électriser soit au contact… du sable des Dunes de Biville, aussi

secrètes que celles de « l’été 42 » ou bien à l’odeur d’une fumée inhalée en cachette

d’un tabac de contrebande planqué dans un muret sous le Nez de Jobourg et tout

cela bien évidemment à la barbe de Barbey.

Mais revenons à nos moutons, plutôt aux gentils voyous que nous sommes, à

l’image de ces contrebandiers d’antan qui ont joué, au jeu du chat et de la souris sur

le sentier des douaniers. Nous débutâmes en effet le séjour par une journée Off à

Barfleur dans une bonne brasserie qui permit à la tablée d’apprécier les terrines et

merrines locales avant de débuter une sympathique randonnée pédestre qui nous

mena droit au but : le phare de Gatteville dont les 359 marches en colimaçon

retournèrent quelque peu l’estomac iodé d’une amatrice de perles (I’m not sick of

you). Des « 39 marches » à « Vertigo », Alfred était bien présent dans les esprits

cinéphiles mais nos fées cabossées préférées n’étaient malheureusement pas là

pour nous livrer leurs préférences et nous expliquer que dans la vraie vie, les choses

tournent court et vite, les ambulances ne changent pas d’immatriculation à chaque

séquence et les infirmières restent blondes jusqu’au bout du film (enfin ça c’est moi

qui le dit ;- à cause de la soldate Meg Ryan postée sur le bord de la route;-) En

définitive une première journée plus coolante que roulante sous les embruns

normands propices à la fédération de groupe et surtout aux retrouvailles des anciens

qui pour un certain a conservé l’esprit d’aventure en rejoignant le club très fermé des

pratiquants d’engins à propulsion humaine , à vrai dire plus maniables sur les

polders hollandais que sur les petites départementales de Normandie. Il n’empêche

que nous avons pu apprécier la vélocité du SIKA couché sur la RD entre Portbail et

Valognes qui nous a permis de mettre 2h dans la vue à l’autre partie du groupe fier

d’afficher un compteur à 120km quand nous en restions à un petit mais costaud 95

pour assurer notre repas du soir. Car faut-il le rappeler et encore remercier le cuistot

de service, toute la patte du Dérailleur est là : dans ce moment privilégié qui en

soirée nous permet de nous raconter, nous livrer avec plus ou moins d’emphase des

histoires qui ne font rire que nous puisque c’est cela qui nous rassemblent…les nids

de poule occasionnant des crevaisons et autorisant l’entrée en scène des pros de la

clé Allène, en moins de 5mn chrono, elles se reconnaitront, puisque d’ailleurs elles

se débrouillent très bien munies simplement d’un coup de pouce et d’une pompe

pour spécialiste ! Au terme des 3 jours de rando je n’aurai à déplorer, cette fois-ci

que l’usage intempestif de 2 chambres à air et me retrouve donc, sur cette portion

uniquement, à égalité avec les plus beaux mollets de la troupe (question de goût of

course). Compte tenu du parcours au dénivelé ravageur pour un bocage normand

(1200m de D+) j’estime avoir accompli une prouesse certes plus despotique que

technique eu égard aux broutilles d’assurance et autres réglages logistiques de

dernière minute qui éloignent la zen attitude et attisent le « Nez de Dijon ».

Néanmoins malgré un gros nuage menaçant qui sentait l’averse des grands jours, la

rando du 2ème

depuis le belvédère de la Chapelle St Germain à Querqueville où nos 4 intrépides

Ultra Green nous avaient rejoint directement en vélo depuis le camping (+20km au

compteur). Enfin réunis à onze, nous partîmes confiants derrière notre guide qui

nous mena sereinement au bout d’une vingtaine de kilomètres sur la plage de galets

et de sable de Vauville pour un pic-nic salvateur sous un soleil radieux mais alors

nous étions loin de penser que le plus dur restait à venir car dès la reprise nous

comprîmes ce que signifiait le niveau de la mer : une montée fatale et forcément

pentue et raide comme la justice pour se retrouver en haut des falaises mais au final

nous enchaînâmes joyeusement cette succession de descentes/côtes sévères

comme si nous étions embarqués sur une montagne russe de la foire du Trône mais

ici le décor était autrement plus majestueux, passant des Treize Vents à l’Anse du

tas de pois (celle du Cul Rond, nous l’avons divinement zappé), nous regagnâmes

les falaises du Nez de Jobourg (les plus hautes et les plus vieilles d’Europe) puis

nous poursuivîmes notre chemin au dessus de la somptueuse baie d’Ecalgrain avant

de rejoindre le petit port remarquable de Goury pour son abris octogonal du canot de

sauvetage en mer dont les prouesses sont gravées dans le marbre . Le retour vers

Querqueville s’effectua tranquillement par Omonville-la-petite et le port Racine (petit

mais mignon) sans oublier la maison de Prévert planquée derrière une haie de

fausses rhubarbes géantes et comme j’ai déclaré forfait pour le dernier jour, je laisse

le mot de la « faim » au poète…seul à dire la Vérité sur la…dignité (clin d’œil à

Hillary Swank une yankee comme on dit depuis juin 44, récemment vu dans le film

de TLJ) :

J’attends le doux veuvage

J’attends le deuil heureux

Et puis

Il s’est jeté sur moi

Comme sa pire ennemie

Et il m’a embrassée

jour pris son envol après quelques gouttes à peine providentielles

Et il m’a caressée

Et j’étais pleurait-il

Tout l’amour de sa vie

J’attends le doux veuvage

J’attends le deuil heureux

Extrait du poème « J’attends »

Recueil Folio, page 131

La pluie et le beau temps

Ressources liées

Activité Cocottes en Cotentin

Pas de résultat...

Modifiez vos filtres pour trouver des activités